Lors de la restauration du vieux Tours, il y a de cela quelques dizaines d'années, des îlots ont été curetés, c'est-à-dire débarassés des taudis qui les encombraient, et des petits espaces verts ont pu ainsi être aménagés afin d'aérer ces ruelles glauques. Nombre d'espaces cachés, de petites cours se sont ainsi trouvées ouvertes au public. Un charme certain comme le montre cette ruelle non loin de Saint-Pierre le Puellier. Le temps passant, le quartier évoluant, les gens changeant, l'ouverture de ces espaces se mit à poser problème. Ils furent squatés par dealers et autres personnes qui ne sont pas très bien vus de la population locale... Bref, un problème de sécurité se posait pour les habitants du quartier. Ainsi, la municipalité décida-t-elle de fermer ces espaces au public, les rendant ainsi privés bien qu'ils continuent de bénéficier de l'éclairage public... Cette ruelle est inaccessible au commun des mortels et pourtant elle a tout d'une rue normale, et pour cause !
Alors espace pubic ou espace privé ? La question me semble insoluble...
Alors espace pubic ou espace privé ? La question me semble insoluble...
3 commentaires:
La mixité public privé ou le dilemme de l'apropriation de l'espace par la population.
Doit-on controler un espace par le privé quitte a le rendre moins public?
Dans les villes du monde arabe, cette question n'aurait ceratinement pas été reglée de cette manière.
Les ruelles des medinas sont parfois aussi touchées par une forte appropriation de l'espace qui devient alors un vrai casse tête pour pouvoir le definir.
Quand on rentre dans ces ruelles, les codes et les moeurs changent. Les femmes ne sont plus voilées, les portes sont ouvertes, l'activité de la maison se retrouve sur le pallier, les commérages vont bon train et la vie privée est élargie au dela du cercle familial a cet espace public privé de mixité inter voisinage. En y entrant, l'on y est systématiquement interpellé pour etre orienté. L'accueil est la mais il faut avoir une raison de s'y promener.
Et pourtant rien ne separe physiquement cette ruelle communautaire de la trame viaire publique.
Le travers est bien sur le manque d'intimité, mais l'entraide et la protection familiale sont aussi des facteurs de sociabilité important dans des classes défavorisées.
Cette fermeture d'une ruelle est typique de la gentrification galopante des vieux quartiers associées au phénomène d'entre-soit et de ghettoisation des riches derrieres des residences a codes ou des parcs résidentiels pavillonnaire (les fameuses "gated communities").
Une derive de l'individualisme grandissant et de la volonté de profiter des éléments bénéfiques de la ville (son histoire, son architecture, sa centralité par rapport aux activités), tout en s'excluant de tout ce qui la construit réellement ( la vie sociale, communale, communautaire,etc ...) sous le pretexte de refuser les mauvais cotés de la vie en société.
Mefions nous de ce phénomène de replis sur soit et d'acculturation des lieux.
Malheureusement, il semble que nous courrions à un enfermement progressif des gens, par classe. La fermeture de plus en plus visible de certains quartiers a de quoi inquiéter car vivre dans une bulle n'est pas la solution. Certains le croient mais se trompent, la réalité est tout autre et il convient de l'affronter, aussi difficile soit-elle. Et entre nous, il ne me semble pas si dur de se promener dans les rues de Tours...
Mais..........elles sont très touchantes toutes ces photos. Ne renoncez pas. Jamais !
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